Forum du module "Contrées Opprimées" pour Neverwinter Nights

[Alexandre]

Les elfes des forêts bordant le pied de la montagne d’Ereb Nethrin virent Bourg-du-Cerf naître, à peine une génération d’homme après que la ville de Zingerfeld ne fut achevée. Des histoires que les elfes contèrent, la bourgade s’installa en plein cœur des forêts, vivant de la chasse et négociant le bois de la forêt.

Les hommes et les femmes qui constituaient alors le hameau étaient respectueux de la forêt et rendaient grâce à Kashgard pour le gibier et le bois qu’ils prélevaient, prenant grand soin de remplacer les arbres abattus, d’épargner les femelles du gibier chassé. Sans doute est ce pour cela que les elfes sauvages de ces forêts épargnèrent les humains.

Le bourg ne fut jamais qu’un modeste hameau, où se pressaient une centaine d’habitants. Aucun temple ne fut jamais bâti, aucune place ne fut jamais aménagée. Les hommes avaient érigés des palissades de bois pour se défendre des bêtes fauves. Mais il n’y avait que peu à craindre en cette région.

Les elfes prétendent que Bourg-du-Cerf vécu ainsi, pendant trois générations d’hommes, sans souffrir des affres du temps. Rien ne semblait y changer.

Mais ceux du Waldenbourg, toujours en quête d’aventure, se perdirent en ce coin tranquille du monde. Cuthbert, jeune chevalier du culte de Xilliant arriva, par un matin de printemps, porter la parole de son dieu. Il œuvra si bien qu’il détourna les habitants du bourg de la foi de Kashgard pour celle de Xilliant.

Mais malgré cette nouvelle inclination, la vie à Bourg-du-Cerf sembla ne pas changer. Pas plus de temple qu’avant. Pas plus de conflit non plus. Toute foi semblait leur convenir, tant que leur quotidien ne changeait pas.

Cuthbert, ayant accomplit sa mission en ces terres, en quelques mois à peine, repris la route, toujours plus loin au cœur des forêts. Le soir de son départ, les hommes, femmes et enfants du bourg entendirent, tout au long de la nuit, des cris d’horreurs. On dit qu’en ce soir, pour la première fois, ils connurent la peur.

Depuis ce jour, des hordes d’hommes-bêtes n’ont cessée de terroriser la population du bourg, ravageant les terres, pillant les demeures, massacrant les hommes forts et enlevant les femmes.

Comble du drame, la montagne s’agita, comme mu par d’une vie propre et la roche se fendit, coupant les routes et sentiers qui reliaient le bourg au Waldenbourg.

Les elfes sauvages détournèrent le regard du hameau comme les habitants avaient détournés le regard de Kashgard.

Nul ne sait comment ils survécurent. Et pourtant, un nouveau séisme anima la montagne et libéra, quatre générations plus tard, l’accès au bourg.

Providence ? Coïncidence ?

Nouvelle époque, même héros. Cette fois, une femme, portant le nom d’Ema Dunort, pris la route de Bourg-du-Cerf, marchant dans les pas de son prédécesseur Cuthbert. Elle même héroïne de Xilliant, elle vint porter la parole de son dieu. Elle fut accueilli froidement et durement. Les hommes se souvenaient bien de ce que Cuthbert avait apporté et de ce qu’il avait engendré.

Pourtant, elle parvint à lever la menace des hommes-bêtes, les boutant hors des terres du bourg. Respectueuse des préceptes de Xilliant, elle ne chercha pas à les massacrer. Elle préserva même l’ancien sanctuaire du Minotaure que les hommes-bêtes avait édifié et vénéraient comme un avatar de Kashgard.

Depuis, le hameau n’est plus. A la place, se trouve la ville fortifiée de Bourg-du-Cerf. Ses habitants ont conservé leur foi en Xilliant, qui leur imposa une dure épreuve puis les sauva.

Ils ont retrouver leur fierté, leur courage et l’étincelle de vie qui brille au fond de leur regard a pris une teinte farouche, comme si chacun cherchait à prouver qu’il peut encore résister.


Bourg-du-Cerf est aujourd’hui une ville franche, fraichement reconstruite grâce à la pierre qu’Eliachar leur a envoyé. Elle fait toujours commerce de bois précieux, de peaux de bêtes, de viande également.

Elle est entrée dans l’alliance de l’Ouest qui uni Eliachar, Zingerfeld et Bourg-du-Cerf par des accords commerciaux et défensifs.

Bourg-du-Cerf est actuellement très dynamique sur le plan économique, même si elle n’a pas encore ouvert de nouvelle route au cœur de la forêt. Mais cela ne saurait tarder.

Pour ce qui est des hommes-bêtes, ils peuplent toujours la forêt. On peut parfois en rencontrer près de leur ancien sanctuaire, invoquant l’esprit du Grand Minotaure.
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